Le livre du mois : Traité d'herboristerie énergétique
J’ai lu pour vous… Le Traité d’herboristerie énergétique
Avec ses 40 ans d’expérience en herboristerie et son enfance chez les Amérindiens, Matthew Wood a tout d’un génie des plantes. C’est un homme fascinant qui privilégie l’expérience sur la théorie, goûtant avec attention chaque plante qu’il trouve sur son chemin comme on picore à un buffet gargantuesque. La richesse de son enseignement est une évidence pour qui s’égare à feuilleter son livre. Gare à celui qui d’aventure tenterait de n’en lire qu’un passage : le traité d’herboristerie énergétique regorge d’anecdotes, de traditions populaires, de conseils d’utilisation et de symboliques qui nous font perdre la notion du temps. De nombreuses références à l’homéopathie se cachent aussi entre les pages de cet ouvrage qui, s’il n’a rien de protocolaire, a le mérite d’aborder les plantes sous leur aspect énergétique, ce qui est rare dans le monde de l’édition.
La première partie du livre nous fait voyager dans l’univers chamanique et énergétique de Matthew. Il y aborde différents types de médecine comme la médecine grecque des quatre éléments, la médecine alchimique et ses trois éléments primordiaux que sont le mercure, le soufre et le sel ; la médecine traditionnelle chinoise du Yin et du Yang ou encore les doshas Ayurvédiques : Vata, Pitta et Kapha. Cette revue des arts thérapeutiques ancestraux nous explique comment, une médecine en ayant engendré une autre, la médecine allopathique contemporaine est née.
La deuxième partie de l’ouvrage nous plonge, tels des lutins, dans l’univers magique des plantes. De l’amère Achillée Millefeuille à l’apaisante Verveine, en passant par l’échinacée, l’ortie ou la mélisse, on se délecte d’écouter chaque plante nous murmurer ses secrets. Des secrets encore bien gardés pour certaines, comme en témoigne l’herboriste Victor Rangel à qui Matthew demanda ce que signifiait le message canalisé de l’achillée millefeuille « je traite les coupures jusqu’au troisième degré du sang ». Ce à quoi Victor répondit « je n’en sais rien » ! La plante avait livré sa sagesse, insouciante de la méconnaissance des hommes à son sujet. Le Calendula en revanche précisa généreusement qu’elle était un « soleil végétal pour les endroits où le soleil ne brille pas », ce qui correspond assurément aux structures lymphatiques disséminées sous le menton, aux aisselles et aux plis inguinaux, qu’elle dégonfle sans délai.
Lire le traité d’herboristerie énergétique ne peut que nous faire aimer les plantes, tant on y décèle un esprit de sagesse et une prolixité du végétal prompte à nous faire discuter avec le prochain pissenlit croisé sur notre chemin. Un livre essentiel à tout thérapeute qui croit en la force subtile des plantes. A feuilleter et feuilleter encore…
Traité d’herboristerie énergétique, puissance et sagesse des plantes, Matthew WOOD et Laure ROSE, éditions Trédaniel.