L’Individualité comme boussole

Nous sommes aujourd’hui plus que jamais conscients que notre propre santé est notre responsabilité. Peu à peu, chacun perçoit qu’il ne peut plus se reposer entièrement sur une tierce personne comme le thérapeute, pour faire tous les meilleurs choix pour sa santé.

Chaque thérapie a ses propres limites.

On pourrait argumenter que toute approche de dépendance est de toute façon vouée à l’échec, comme un enfant qui continuerait d’être complètement dépendant de ses parents et incapable de prendre son autonomie une fois adulte.

Pour ceux qui ont eu cette prise de conscience, cela amène à une bascule dans leur mode de vie, avec une remise en question de leurs habitudes, une à une.

Mais comment savoir quelle est la bonne façon de faire ? Que dois-je manger ? Combien d’heures de sommeil par nuit ? Combien de repas par jours et quelles quantités ? Combien de temps et quel type d’activité physique ? Et ainsi de suite…

Entrent alors en jeu les praticiens de santé alternative, dont certains de leurs conseils sont nés d’études scientifiques, d’observation de terrain et/ou d’observation des zones bleues (ces zones où la population vit plus longtemps et en meilleure santé que chez nous, comme Okinawa, la Sardaigne, etc.).

Il est essentiel de ne pas se laisser tenter de suivre des conseils bateaux, mais plutôt de suivre un accompagnement nuancé. Nous sommes tous de grandes personnes et pouvons comprendre que la solution n’est pas juste de « prendre régulièrement ceci » ou « faire cela tous les jours ».

Dans mon expérience d’accompagnateur, et comme tout bon thérapeute, je veille à ce que la réponse qui est donnée soit taillée sur mesure, adaptée à l’équilibre physiologique, émotionnel et mental de la personne qui se sent alors écoutée, considérée et respectée dans son entièreté.

Ma pratique étant ancrée dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, celle-ci interdit ces raccourcis si tentants. Lorsque l’interrogatoire avec la personne suivie est terminé, je réalise l’évaluation de son état d’équilibre. Ensuite, chaque conseil, chaque plante, chaque outil utilisé ou recommandé sera intégralement dépendant de ce qui a été observé avant.

Si l’Estomac est Froid par exemple, je ne vais pas recommander d’augmenter la part de cru dans l’alimentation. Je vais au contraire recommander de manger des aliments chauds (ce qui ne veut pas dire trop cuits), et peut-être diminuer le volume alimentaire, ou la part de matières grasses, ou de manger sans travailler en même temps, ou autre selon ce qui est identifié comme cause de cet estomac déficient.

En Médecine Traditionnelle Chinoise, il n’y a aucun aliment banni pour tous, et aucun aliment « magique ».

À force de recevoir des conseils personnalisés et nuancés, les personnes vont peu à peu changer de regard sur leurs choix pour leur bien-être et vont réfléchir, remettre en question les conseils tous faits, observer, tester, et tirer leurs propres conclusions.

Et c’est au praticien de les encourager, les soutenir dans cette démarche, de les aider à grandir dans leur compréhension d’eux-mêmes, à éclore.

En retour, le praticien peut utiliser ces informations dans son accompagnement du consultant.

N’oublions jamais que c’est le praticien qui suit les consultants, et non le contraire. L’objectif est de ramener les consultants à écouter leurs besoins profonds, indépendamment des modes et conseils matraqués par des messages incessants par les médias ou les réseaux.

En conclusion, chaque individu est unique, et les conseils d’hygiène de vie qui leurs sont donnés se doivent d’être uniques également. Ne cédons pas à la tentation de la réponse facile, car elle ne sert pas le vivant. Le vivant est imparfait, changeant, subjectif et difficile à cataloguer, et c’est ce qui le rend si fascinant.

Par exemple, lorsque l’on observe les animaux, ils sont tout à fait aptes à sentir ce dont ils ont besoin. Un cheval qui a des vers va naturellement aller brouter de l’absinthe, vermifuge puissant.

Le praticien devient alors un véritable détective, et l’interrogatoire est ce qui va lui permettre de résoudre l’énigme qu’est le consultant.

Il est indispensable pour tout bon praticien de chercher la raison de ses comportements, en acceptant que si la personne le fait, c’est qu’il y a une bonne raison derrière. Et lorsque cette cause sera résolue, la personne va naturellement changer de comportement, révélant peut-être la prochaine étape de l’accompagnement…